Vous ne vous êtes jamais demandé pourquoi certains de vos rêves étaient effacés de votre mémoire dès votre réveil, tandis que d’autres restaient gravés ? L’oubli de certains rêves serait en fait dû à des réveils fréquents pendant la nuit.

De premières études, réalisées il y a des années, ont démontré que le rêve surgissait pendant une phase de sommeil « paradoxal », lequel est caractérisé par l’éveil actif du rêveur. On estimait alors que 80 % des réveils pendant cette phase provoquaient une mémorisation des rêves, face à 6 % durant une autre phase de sommeil. Ce dernier pourcentage s’est finalement révélé faux. « En synthétisant l’ensemble des études réalisées, on s’aperçoit qu’en réalité 50 % des éveils en sommeil lent sont aussi suivis d’un rapport de rêves. Ce n’est pas aussi bien que 80 %, mais c’est nettement mieux que 6 % ! En tout cas, on ne peut plus dire qu’il n’y a que le sommeil paradoxal qui fait du rêve », explique le Dr Perrine Ruby, chercheuse au laboratoire Dycog du Centre de recherche en neurosciences à Lyon.

Perrine Ruby a analysé plus précisément ce qui provoquait les souvenirs de nos rêves, en fonction de leur fréquence. « Les grands rapporteurs de rêves, autrement dit fréquemment capables de s’en souvenir, sont aussi ceux qui ont la quantité d’éveils la plus grande (ce qui ne veut pas dire qu’ils ont un mauvais sommeil) au cours de leur sommeil », explique-t-elle.

Ces personnes sont plus facilement dérangées et réveillées par les bruits inattendus de leur environnement, car leur cerveau est plus réactif aux stimuli. Il a été prouvé que lorsque les « grands rapporteurs de rêves » ferment les yeux et se reposent, une activité cérébrale est détectée dans une région qui provoque une concentration sur les sons. Activité qui est beaucoup moins importante chez ceux qui ne se souviennent que rarement de leurs rêves.

Les réveils nocturnes seraient donc la clé pour se souvenir de nos rêves : ils permettraient au cerveau de les mémoriser avant qu’ils n’aient le temps de s’effacer. Trois processus participent à la mémoire : l’encodage, qui correspond à la première formation du souvenir, la récupération, qui permet sa remémoration, et la consolidation, qui l’intensifie par des sortes de rappels. L’oubli de nos rêves peut alors aussi être dû à une faible activité de certains de ces processus, principalement l’encodage ou la récupération.

Si vous avez le sommeil profond et que de ce fait vous avez du mal à vous souvenir de vos rêves, vous pouvez toujours entraîner votre mémoire grâce à un carnet de rêves : il suffit de noter vos rêves tous les matins avant de les oublier. Cette méthode semble fonctionner, ce qui reste un mystère pour les scientifiques : « On sait que cela augmente la fréquence de souvenirs des rêves, même si on ne sait pas pourquoi », déclare le Dr Ruby.

Sources : MyTF1, Le Figaro, Pour la Sciencesciencepost.fr