Ils ont démarré leur périple à Paris samedi 8 juillet, sur les Champs-Élysées, théâtre d’un récent attentat jihadiste. Une trentaine d’imams de différents pays ont lancé une « marche des Musulmans contre le terrorisme » qui s’arrêtera dans des villes frappées par des attentats en Allemagne, en Belgique et en France.

À bord d’un bus, les imams vont parcourir les routes d’Europe pendant cinq jours. Objectif : « Éviter la montée de la haine et des affrontements intercommunautaires », suscités par la peur des attentats et un « sentiment de méfiance généralisée ».

« Notre message est clair : on ne peut pas associer l’islam à ces barbares et ces assassins » qui tuent au nom d’Allah, a déclaré l’imam Hassen Chalghoumi, l’ancien imam de la mosquée de Drancy, à l’origine de l’initiative, bien connu pour ses positions anti-islamistes et progressistes. À ses côtés, l’écrivain juif d’origine polonaise Marek Halter, naturalisé français et militant du dialogue entre les communautés religieuses.

Une initiative qui fait débat

Mais cette initiative fait aujourd’hui débat. Connu pour ses prises de position contre l’islam intégriste et ses rapports d’amitié avec la communauté juive, qui lui valent critiques et menaces, Hassen Chalghoumi, ancien imam de Drancy, est largement rejeté par les responsables musulmans.

Interrogé sur l’absence de fidèles au lancement de cette « marche des musulmans » et sur le rejet de son initiative par le Conseil français du culte musulman (CFCM, organe représentatif et premier interlocuteur du gouvernement), ce dernier a « refusé d’entrer dans une polémique », relevant qu’il fallait interroger les motivations de ceux qui « critiquent l’initiative d’une marche contre les barbares ».

L’imam de Lisbonne, David Munir, a lui salué « une initiative historique en Europe » : « Certains personnes commettent des crimes au nom de l’islam, nous sommes ici pour dire ‘pas en notre nom’. Pas pour dire que l’islam est une religion de paix, ce que vous savez, mais pour dire que nous cherchons ici notre identité, une identité européenne ».

Source : france24.com,rtl.fr