Le Prophète, Salla Allahou ‘Alayhi wa Sallam, a dit : « Durant le voyage nocturne où l’on m’a fait traversé les cieux, une agréable odeur attira mon attention. Je demandai à l’ange Jibril :


– Quelle est cette odeur ?
– C’est celle de la coiffeuse des filles de Pharaon et celle de ses enfants, m’a-t-il répondu. » (Rapporté par Al-Bayhaqi)
Voici l’étonnant récit de cette femme pieuse dont l’histoire n’a pas retenu le nom et qui a vécu sous le règne de Pharaon.
Elle était à son service tout comme son mari: ce dernier était proche de Pharaon et elle était une sorte de gouvernante pour ses filles.
Ce couple se convertit à l’islam. Lorsqu’il apprit cela, Pharaon tua le mari. Elle garda sa fonction.
Elle avait cinq enfants à nourrir et elle devait donc travailler pour eux.
Un jour, alors qu’elle coiffait l’une des filles de Pharaon le peigne tomba de ses mains et elle eut le reflexe de citer le nom d’Allah !
La fille qui se faisait peigner lui dit:
-Allah? Qui? Mon père ?
Elle n’a pas pu se retenir et lui cria au visage:
-Non pas ton père ! Allah : mon Seigneur, ton Seigneur et le Seigneur de ton père !

La fille s’étonna .Elle ne comprit pas comment l’on pouvait adorer une autre divinité que son père.
Le Pharaon en fut informé. Il s’étonna lui aussi d’avoir dans son palais quelqu’un qui adorait un autre que lui.
Il lui ordonna de soumettre à lui ce qu’elle refusa de faire.
Il l’emprisonna et la tortura. Mais elle ne céda pas.
Il ordonna un jour de faire bouillir de l’huile dans ne grande marmite, qu’il fit mettre devant elle.
Elle s’est alors dit qu’elle n’avait qu’une seule âme et qu’il était peut-être temps pour elle de rencontrer son Seigneur…

Pharaon était si cruel qu’il voulait pousser la perversité à son summum.
Il eut l’idée de faire venir ses cinq enfants.
Ils étaient tout ce qu’elle possédait dans cette vie. Ils étaient les pauvres orphelins pour qui elle travaillait tant !
Les enfants se suivaient les uns les autres.
Ils ne savaient rien de ce qui les attendait.
Ils regardaient tout autour d’eux sans trop comprendre ce qui se passait.
Quand ils virent leur mère, ils coururent se serrer contre elle.
Elle les rassembla dans ses bras et commença à les embrasser.
Elle prit ensuite le plus petit, sont bébé contre elle.
Pharaon ordonna de pousser le plus ainé dans l’huile.
Les soldats le prirent, il se débattait, criait et suppliait Pharaon…En vain.
Il fut jeté dans l’huile sous le regard de sa mère et de ses frères
Son corps disparut dans ce bouillon puis ses os réapparurent à la surface.
Pharaon se tourna vers la mère et l’interrogea :
– C’est qui ton seigneur maintenant ?
Elle répondit avec toute l’assurance d’une croyante :
-Allah ! Allah !
Furieux, il ordonna d’en faire de même avec son deuxième enfant.
Les soldats l’enlevèrent des bras de sa mère et le poussèrent dans l’huile. Ses os se mélangèrent à ceux de son frère.
Devant le refus de la mère de changer de religion.
Pharaon ordonna de tuer le troisième, puis le quatrième enfant.
Celui ci était encore très petit et il avait affreusement peur.
Il se collait contre sa mère.
Les soldats durent le tirer très fort car il pleurait, accroché à la jambe de sa mère qui s’efforçait de le garder encore un peu.
Elle voulait encore le sentir une dernière fois.
Son regard fixa sur lui pendant qu’ils le poussaient dans ce bain d’Enfer.
Ils n’avaient eu aucune pitié .Son petit corps disparut lui aussi.
Elle ne pouvait le quitter du regard. Les larmes coulaient sur ses joues. Il venait de la quitter pour l’autre monde.
Pendant un moment elle s’est laissée emporter par ses souvenirs .Elle n’avait plus dans son esprit que son image, les moments passées ensemble, ses jouets, ses premiers mots, ses habits….
Puis les soldats vinrent vers elle. Son esprit revint soudainement à la cruelle réalité. Ils s’en prirent au cinquième et dernier enfant qui n’était encore qu’un bébé. Ils l’arrachèrent du sein qu’il tétait. Il cria et se mit à pleurer.
La mère n’a pas pu s’empêcher de pleurer et de le retenir encore un peu. C’est alors qu’Allah le fit parler. Il dit :
– Ô mère ! Endure cette épreuve ! C’est toi qui a raison.
On le jeta avec ses frères dans l’huile bouillante.
Son corps s’est vite dissolu. Il avait encore le lait de sa mère dans la bouche, ses cheveux dans les mains, ses larmes sur les habits.
Ses fils venaient de partir vers leur Seigneur l’un après l’autre. Les restes de leurs petits os flottaient encore dans l’huile. L’odeur de leur chair se faisait sentir. Ses chers enfants n’étaient plus.
Elle avait le cœur meurtri. Des années de bonheur s’envolèrent d’un coup.
Elle aurait pu garder ses enfants auprès d’elle, il n’aurait suffi que d’un seul mot à Pharaon…
Mais elle a préféré ce qui se trouve chez son Seigneur, elle savait que cela était meilleur pour elle car Ses récompenses sont éternelles…
Puis ce fut à son tour. On l’encercla et on la porta. Juste avant qu’ils ne la jettent, elle cria à Pharaon :
– J’ai une dernière requête à faire !
– Laquelle ? Dit-il de son air méprisant.
– Faites en sorte que nos os, ceux de mes enfants et les miens, soient rassemblés avant de les enterrer.
Puis elle ferma ses yeux et suivit ses enfants dans le sentier qui mène au Seigneur.