Un chanteur saoudien arrêté pour avoir exécuter la dab dance

S’il n’est plus rare, à l’instar du footballeur Paul Pogba, de « dabber » sur les vertes pelouses du sport roi pour célébrer un but décisif ou une victoire d’anthologie, il n’est en revanche pas du tout tendance de succomber à cette danse exécutée par des milliers d’adeptes, dans un réflexe quasi pavlovien, en Arabie saoudite.

La « dab dance », venue tout droit d’Atlanta et popularisée par le hip-hop fin 2015, et son mouvement de bras manifestement irrésistible ont enflammé, en l’espace de quelques mois, le football américain, ainsi que les stades du monde entier, jusqu’à faire de nombreux émules parmi les stars du sport, de la télévision et du septième art, tout en envahissant le Net. Mais dans le royaume saoudien, la reproduction de sa gestuelle, loin de faire vibrer les foules, a coûté cher au chanteur Abdallah Al Shaharani.

Interpellé mardi à Taïf, une localité éloignée de 65 km de la Ville Sainte, pour avoir eu le tort, en plein concert, de se laisser aller à effectuer cette chorégraphie officiellement prohibée par les autorités de son pays, car faisant référence au milieu glauque et crapuleux de la drogue et du trafic de stupéfiants, le jeune artiste a dû présenter des excuses publiques à son gouvernement et à la population, sous le poids de l’opprobre.

Invoquant un « geste spontané » pour se dédouaner et calmer les esprits surchauffés qui criaient à l’outrage sur les réseaux sociaux, le mea culpa d’Abdallah Al Shaharani, littéralement dépassé par l’ampleur de la controverse, a suscité un débat houleux sur une cybersphère en ébullition, à travers le hashtag: «Un candidat au festival Bidaya de Taïf encourage la danse dab».

 

Si la plupart des internautes ont eu la dent dure contre lui, ne lui trouvant aucune circonstance atténuante, certains ont toutefois reconnu qu’il n’était pas le premier artiste à s’être compromis en « dabbant » au vu et au su de tous, citant notamment Rabeh Sager, un célèbre chanteur saoudien, coutumier du fait pendant ses spectacles.

« Je tiens à m’excuser auprès de notre gouvernement respecté et de mon public pour avoir involontairement et spontanément fait le mouvement du « dab » au festival Taif. Veuillez accepter mes excuses », a twitté Abdallah Al Shaharani, après avoir été arrêté, tandis que la vidéo le montrant en train de s’adonner à la danse interdite faisait un énorme buzz.

Les plates excuses de Abdallah Al Shaharani

Source : oumma.com