Voici une histoire qui pourrait arriver à n’importe qui dans le climat islamophobe obsessionnel et obsédant actuel.

L’année dernière en avril 2016, une jeune femme nommée Marianne (prénom modifié) a été refoulée de Carrefour de Thionville, sous prétexte qu’elle portait un jilbeb.
Marianne accompagnée de son fils de 14 ans se rend au magasin Carrefour de Thionville vêtue d’un jilbeb. Tandis qu’elle se balade dans les rayons un premier agent de sécurité lui demande de quitter les lieux pour cause de « tenue inadaptée ».

Marianne ne comprend pas, car son voile ne dissimule pas son visage et demande donc à parler à des supérieurs. Le directeur du magasin, ainsi qu’un supérieur hiérarchique, viennent à sa rencontre et confirme qu’elle doit bien quitter le magasin. Selon eux, il s’agirait d’un ordre émanant directement du préfet : « suite à une directive préfectorale, ces tenues ne sont plus acceptées ».
Humiliée et victime d’une situation extrêmement discriminatoire, elle se tourne vers le CCIF qui s’était saisi de l’affaire afin de faire valoir les droits de la jeune femme musulmane.

Malheureusement, un an après l’affaire est toujours au point mort !
Alors que le directeur régional de l’enseigne avait réagi en déclarant qu’il s’agissait d’une initiative individuelle, aujourd’hui le magasin semble faire la sourd oreille :
« À notre connaissance, il n’existe pas d’arrêté préfectoral concernant le port du jilbeb dans le département de la Moselle et nous n’avons donné aucune instruction particulière concernant cette tenue vestimentaire dans nos magasins. Si les faits que vous rapportez étaient avérés, il ne pourrait s’agir que d’une initiative individuelle et non d’une quelconque politique de notre entreprise. »

Le CCIF obtient la confirmation auprès de la préfecture de la Moselle qui n’évoque que la loi du 11 octobre 2010 interdisant la dissimulation du visage dans l’espace public. Aucune trace d’un quelconque arrêté bannissant le foulard.
Marianne n’a toujours pas obtenu réparation de la discrimination qu’elle a subi. Elle est contrainte de vivre dans l’incompréhension de la bêtise humaine, d’un monde qui juge en fonction des apparences.
Il serait temps que le magasin Carrefour reconnaisse ses torts et présente des excuses à la jeune femme afin de lui permettre de tourner la page et d’éviter que ce genre d’incident ne se reproduise, au risque de faire de nouvelles victimes.

Source : alnas.fr