Après le voile, la barbe, le burkini, voilà que l’Etat s’intéresse de près aux prénoms musulmans qui pourraient selon eux prêter à confusion.
Un couple de Léguevin en Haute-Garonne a décidé de prénommer Jihad leur bébé né le 2 août dernier, mais c’était sans compter sur le zèle de la mairie qui s’est empressée d’effectuer un signalement au procureur de la République.

Il est certain qu’avec un prénom pareil, l’avenir de l’enfant est tout tracé, il finira probablement par poser des bombes partout et dégommer tout ce qui bouge. Nous l’avons appris à nos dépens, le ridicule ne tue décidément toujours pas.
Le site d’information locale ActuToulouse a eu connaissance de l’anecdote via la revue municipale et a pris l’initiative de contacter la mairie de Léguevin.
Celle-ci a effectivement confirmé que dans le contexte actuel post attentat, un tel prénom est une provocation qui suscite un malaise au sein de la commune de Léguevin. Et de ce fait, la mairie s’est sentie obligée d’en aviser le procureur de la République de Toulouse, ville où la mère a accouché.
Si l’article 57 du Code civil indique que le prénom doit être choisi par les parents, il mentionne que cela doit être « dans l’intérêt de l’enfant », la loi donc impose « certaines limites à la liberté du choix du prénom ».

Le juge s’octroie la possibilité de faire changer un prénom si les parents choisissent un ou des prénoms à « consonance ridicule, péjorative ou grossière » ou « difficiles à porter en raison de leur complexité » ou encore en référence « à un personnage déconsidéré dans l’histoire ».
Le prénom « Jihad » n’entre pourtant dans aucune de ces catégories et ne devrait dès lors pas faire l’objet de restriction surtout qu’il a été jusqu’à présent accepté par les administrations sans problème.

Le procureur de la République de Toulouse va devoir estimer si l’usage du prénom Jihad est contraire à la loi, saisir le juge aux affaires familiales du tribunal de grande instance « afin d’ordonner la suppression des prénoms contestés sur les registres de l’état civil », explique un avocat interrogé par ActuToulouse.
Le terme Jihad ne fait pas référence à la guerre sainte « Harb », il correspond à la notion « d’effort » ou de « lutte » aussi bien spirituelle que sociale, économique et politique. Le « Jihad » consiste à œuvrer de son mieux pour accomplir le bien.
Mais la mairie de Léguevin a-t-elle seulement envie de le savoir ? Elle préfère de loin attiser le feu de la haine.

Source: alnas.fr