Capturé le 27 décembre 2017 en Syrie, le français Thomas Barnouin a été interrogé par les forces militaires kurdes.

« Début décembre », il réussit à quitter les territoires contrôlés par Daech avec d’autres français aidés par un passeur. Cependant ils croisent sur leur route des combattants kurdes qui les capturent. Dans une interview diffusée par ces derniers, le français explique pourquoi il s’est éloigné de l’idéologie de Daech.

J’ai combattu pour Daech pendant quatre ans. Puis j’ai compris que c’étaient des criminels et j’ai essayé de les quitter.

Avant Daech, l’albigeois de 36 ans explique avoir été étudiant en Histoire et en langue arabe en France.

Je suis né dans une famille chrétienne et je me suis converti à l’islam en 1999. Puis j’ai été étudié en Arabie Saoudite entre 2003 et 2006, et je me suis converti à l’idéologie djihadiste en 2005, convaincu par des prêcheurs

Marié, père de deux enfants, il n’hésite pas à les emmener en Syrie où il a d’ailleurs eu deux autres enfants. Il est renvoyé en France la première fois, où la justice le condamne en 2009 et il passe trois années derrière les barreaux. A sa libération, des membres de Daech l’ont approché afin qu’il rentre dans leur organisation. Thomas Barnouin s’est alors rendu une seconde fois en Syrie à partir de 2014, via la Turquie.

Son avis sur Daech est bien tranché :

C’est une création des services de renseignement, ce n’est pas une organisation islamique sincère. Mon avis, c’est qu’ils ont peut-être été installés par d’anciens baasistes (ndlr, les membres du parti de Saddam Hussein lorsqu’il dirigeait l’Irak).

Il assimile Daech non pas à une organisation islamique mais plutôt à une organisation à but lucratif, comme le pensent de nombreux experts.

Ce que j’ai vu d’eux fait me fait dire que ce sont des criminels, des malhonnêtes. Ils voulaient juste qu’on se batte pour eux, pour le pétrole. J’ai commencé à comprendre que ces hommes, des Irakiens, des Saoudiens, pour quelques-uns des Syriens, n’étaient pas sincères. Ils ont déçu les musulmans du monde entier.

Cinq autres français font partie des personnes arrêtées par les forces kurdes du YPG. Kevin Gonot, 32 ans, Mohamed Megherbi, 36 ans, Romain Garnier, 31 ans, Thomas Collange, 30 ans, et Najib Megherbi, 35 ans. Thomas Barnouin et ces autres français pourront être jugés sur place, ou bien renvoyés vers la France pour être jugés dans l’Hexagone.

Source : alnas.fr